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JML

Publié le par Jean-Michel Sananès

 De vague en vague, l’eau transporte sa mort tout autant que sa vie.  À force de marcher sur des éclats de verre trouverons-nous le sable ? Trouverons-nous la source au fond du verre, le champ de blé dans une miette de pain, l’accolade dans un bras, la vie au bout d’un mot ? Quand la mer sera à sec, les poètes rameront encore avec des canots d’eau pour refaire la source et joindre les deux rives.
Jean-Marc Lafrenière

Publié dans Ils disent

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Ile Eniger

Publié le par Jean-Michel Sananès

Il y eut cet envol de mouettes. Le ciel battit de l'aile. Puis, à nouveau, la présence.
Le plus petit galet était plus grand que la rumeur des hommes.

Ile Eniger

Publié dans Ils disent

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Réponse à gmc

Publié le par Jean-Michel (Sananès)

Dans l’opéra baroque des enfances arrachées
Le vent orchestre des tempêtes mutilées

Le poète croit qu’il parle
Le fou croit qu’il chante

Au théâtre des rêves dans le futile du vouloir être
La mort rode comme une intangible certitude

Le poète dans sa robe de loup
Etripe des apparences aux vénéneuses beautés

Le silence est mon secret
Mes jambes de culs-de-jatte feront le tour du monde.

JMS - Extrait de "La diagonale du silence" - Editions Chemins de Plume

Publié dans Textes de JMS

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Dans l'arène

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Le diamant noir des ivresses perdues me poursuit

le vent m'écharde comme un arbre qu'on écorche
Je ne suis pas en croisière, je cours, je fuis 

je fuis ce Nulle Part qui m'enferme,
je fuis cette dimension de l'infini incertain
où je cherche une place qui soit la mienne.

Dans l'arène, celle du monde des vivants,
une place que je n'ai pas choisie, avec son dictionnaire de vie,
son inventaire de tristesse, de bonheur et d'amour.

Je ne suis pas en croisière, je cherche, je te cherche.
Diamant des ivresses, rêve écartelé des jardins d'hier
je te cherche dans l'infini des dimensions

Rappelle-toi, rappelle-moi, tu étais la face nord de mon souffle,
le plein sud de mon désir, l'est et l'ouest de mes futurs,
croisée des destins, tu étais le plein cap où j'allais.

Fuir, il me faut fuir ces Nulle-Part, no man’s lands du rêve
trouver ma place, te trouver
Ta main seule me rassure.

Je ne suis pas en croisière, je cours,
mille soleils noirs enfantent la question
le diamant noir des ivresses perdues me poursuit

 2
Quitterai-je l'arène sans savoir ce que je cherchais,
sans avoir sauvé le monde,
sans avoir fait briller tes yeux aux inquiétudes diaphanes et gigantesques ?

Devrai-je revisiter le jour et la nuit de cap en cap,
du cap-nord au cap-sud, d'est en ouest.

Je suis l'idiot du désert
qui caresse le sable et à l'infini cherche le livre du destin.
Je ne choisis pas.

Seul l'amour s'est imposé comme un dictionnaire de vie sur une table d'écolier.
Les heures, de page en page, mangent ma vie

Ce matin, brisure d'infini,
j’aime le vent comme un automne qui ne veut pas finir.

JMS - Extrait de "La diagonale du silence" - Editions Chemins de Plume

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Un arbre qui marche

Publié le par Cheva fou (Sananès)

Je suis un arbre qui marche
dans ce jardin où la pierre crie sa faim
où les larmes du ciel sont une pluie amère
un venin de chrome et d’oxyde
une banquise qui part
un ours qui meurt
 
Je suis un arbre qui marche
dans le sur-place de l’impuissance
je suis l'écorché du futur
 
Toi qui restes
dans le soleil spolié du rire
tu affronteras demain et ses Djihads
la pierre a faim
la pierre sait
il n’est d’autre mur que la peur
d’autre barrière que la vanité du savoir
 
Toi qui restes
dans ce monde tailladé
aux mille frontières, la pierre rit
mur des différences
mur des indifférences
mur de la honte
mur de l’envie, mur de solitude
mur barrière
barrière scintillante du dollar opulent
mur barrière muraille
muraille des pouvoirs arrogants
 
Je suis un arbre qui écoute
la peur serpente
la pierre dresse ses remparts
la pierre n’a pas de coeur
le murmure des oiseaux sages n’y peut rien
 
Je suis un arbre qui marche
et le monde croise à mes côtés
plus loin que le temps
le silence m’enracine dans l’absurdité du jour
je suis l’arbre qui crie à l’amour et à la vie
petite, si j’ai peur c’est pour toi.

JMS - Extrait de "La diagonale du silence" - Editions Chemins de Plume

 

 

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L'âme nue

Publié le par Cheval fou (Sananès)

L'âme nue
entre incompréhension et indifférence
je vais sans dictionnaire dans le tohu-bohu des dialogues improbables
 
Chaque homme parle la langue de son ego
je vais
des peaux de rêves peuplent des lambeaux de mémoire
rêves noirs sur mémoire blanche
 
J'habite un pays où je me suis perdu. La nuit peuple mes jours
l'égoïne musicale joue des rêves incertains
je vais
il faudra bien un jour que la mer s'éteigne et que la clameur se calme
j'ai arraché le vent à mon ventre affamé
aucune certitude ne me nourrit plus
j'avance vers l'hiver rebelle

seras tu là quand je mangerai mes larmes
 
je suis nu et je t'aime dans ce tohu-bohu des dialogues improbables
où chaque homme parle la langue  de son ventre neuronique déjà gavé de pas
sé.

JMS - Extrait de "La diagonale du silence" - Editions Chemins de Plume

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