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Délire de jour d'anniversaire

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Cheval fou vu par Slobodan

Chaque jour chaque nuit                                          
Ce tic ce tac
Ce réveil qui pleure
Cette pendule qui compte


À la fenêtre de l'âge passe le tic
Passe le tac
Est-ce affaire de tic-tac
Ou problème de tac-tic ?
Le chemin ailleurs m'emporte
Le vent toque à ma porte


Si je n'avais pas de tocs
Si je n'avais pas de tics
Je répondrais du tac au tac
Mais je ne m'entends ni en tics ni en tocs
Je suis sourd je n'entends ni le tic ni le tac


Je chante je pleure je ris
Pourtant les jours tournent dare dare
Docteur chrono a les dents longues
Quel manque de tact
Il me mange
Je suis patraque
Le temps me donne le trac
Partout il y a un hic
Partout un tac qui m'efface
J'ai un ticket avec la mort
Décidé
J'achèterai des neurones
Des "je veux", des "je peux" et des "je ferai"
J'achèterai des cheveux  et du temps et de l'éternité
Peut-être est-ce une tactique
Mais c'est esthétique
Je reste à l'article de la vie
C'est automatique
Entre tic et tac
Je décortique le temps 
Le trouve poétique
Rendez-vous dans mille ans
Il y a dix mille ans que je m'attends.

JMS - In "Derniers délires avant inventaire" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros

Publié dans Textes de JMS

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CATHY GARCIA

Publié le par Cheval fou

SANTA LOCA

 

Ô toi reine des anges

cascades chiennes dans l'arène

où les vortex vertigineux

se jouent des corps

kaléidoscopes

ta folle et nerveuse contorsion

est-elle insensée ?

non

mais bien trop

sensuelle

 

ô toi reine des chiens

cascades d'anges

en ton laboratoire

fioles d'amour

fleurs désentravées

mais dis moi femelle

d'où vient cette fumée ?

 

De mon bûcher ma belle

De mon bûcher.



SANTA LOCA : DELIT DE POESIE

BLOG DE CATHY GARCIA -

 

Publié dans Ils disent

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Coup de gueule

Publié le par Cheval fou

Omid Reza
Il est des pays où l´on emprisonne les délinquants, c'est-à-dire ceux qui menacent leurs concitoyens par des incitations à la haine, par des actes racistes, de même que l´on y punit les tueurs, les violeurs, les voleurs, et autres incivismes.
En d´autres lieux, ce sont les partisans des Droits de l´Homme qui sont considérés comme délinquants. Ne croyez pas que ce soit dans le naziland des années 40 ou dans les goulaglands des années 70. Hélas, il est encore des pays où l´on décapite pour voir se trémousser les corps.

Il est encore des Human Rights activists (à traduire par des partisans des Droits de l´Homme) en Iran qui sont enfermés.

Le crime au Darfour, comme ailleurs, est souvent affaire d´état pour ne pas dire affaire de chapelle. Omid Reza Mir Sayafi, un journaliste blogueur iranien de 29 ans, est mort à la prison d'Evin à Téhéran le 18 mars 2009.

Le religieux s´accommode mal de la liberté de penser et de la liberté d´aimer. Ah si Dieu le voulait, le sida, ce tueur anonyme, pourrait n´atteindre que les penseurs insoumis et les chasseurs de vérité, et là, bien sûr, il faudrait vraiment supprimer à cette triste engeance l´usage de la capote !.. Mais oublions leur rêve.

Le vrai religieux ne devrait-il pas s’exprimer dans l’amour ou en étant respectueux envers chacune des créations de ce dieu qu’il dit servir ?

Publié dans Coups de gueule

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Jean-Marc La Frenière

Publié le par Cheval fou

Dans ce pays de neige

 

à Juan Garcia

 

À force jeter tant de rêve en pâture

l'horizon fait défaut et la voile s'affaisse.

Les arbres se suicident dans leur manque de sève.

L'espoir s'anémie en manque d'oxygène.

L'océan meurt de soif à même ses banquises.

Les oiseaux volent bas sans retrouver leurs nids.

La lumière s'éteint dans les yeux des enfants.

Le jour soulève à peine les paupières de la nuit

et les tisons retiennent la chaleur dans l'âtre.

De l'écorce à la chair et de la chair au cœur,

de la gorge aux poumons et des poumons aux lèvres,

je mords dans les mots pour me savoir vivant.

Devant l'éternité, l'infini, l'espérance,

les siècles se résument à quelques étincelles.

Les pas courbent l'échine car le sol est nomade.

Les titres des journaux se lisent comme une tombe.

Je dois cacher en moi ce qui reste de libre

et protéger le feu de sa propre chaleur.

À naître sans réponse au pourquoi de la vie

nous laissons notre enfance à la merci de l'âge.

Trop de lumière aveugle trébuche dans les ombres.

Dans cet hiver de force que m'impose le lieu

je veux la neige non le froid, la flamme non la cendre.

J'habite moins mon corps. Je déserte mes muscles.

J'affirme avec mon cœur ce que dément l'argent.

Dans ce pays de neige cherchant encore à naître,

dans cette vieille langue que les chiffres musèlent,

dans ce pays si vaste que l'on cherche à réduire,

je prétends réclamer ce que l'on me refuse.

Je suis ce que je rêve dans les mots que je dis.

Je suis ce que je dis dans le rêve des mots.

Mes regards dépassent la ligne d'horizon

en cherchant des images au-delà du visible. 

 

Publié dans Ils disent

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Andalouse

Publié le par Cheval fou (Sananès)

(Souvenir d’ailleurs, en 1520, en pays d’Inquisition

quand l’amour ne sauvait pas du bûcher)

 

Elle fleurissait d’espérances

et glissait dans la vie

sans faire d’ombre aux papillons

 

Elle maîtrisa d’inexplicables sourires

dictés par l’intuition

 

Happée par l’impalpable moment

elle le vit enfin

l’inconnu de onze heures

 

Trop tard

les soldats le tenaient

c’était l’heure du destin

 

Il la blessa

de la largeur d’un regard

il la déchira

d’une coudée de bonheur décliné

entre un chemin pailleté

qui se voulait boulevard des anges perdus

et un monceau glacé de rêves andalous

 

Pleure Andalouse

ton nom est entaché de tant de sang

 

Je parcours le passé

à la recherche de mes ancêtres

 

Je ne trouve que douleurs

 

Le sang des miens est à Tolède

 

Pleure Andalouse

les tiens sont matamores

pleure Andalouse

les tiens me veulent mort

demain ils me brûleront.

 

Quand on a vingt ans le monde est démesuré

 

Plus grande est ma douleur

car mon amour est ténèbres.

* matamoros (espagnol) :  tue arabes

JMS - in "Cheval fou"- Editions Chemins de Plume

Publié dans Textes de JMS

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À l’enterrement de la conscience

Publié le par Cheval fou (Sananès)

À l’enterrement de la conscience

Il y a des chiffres en jachère au portefeuille de l’espoir
de l’eau dans le silence, du bruit dans les ténèbres
Je sors sans moi car mes rêves sont vides
Quand je m’appelle je ne suis plus moi.

Les enfants s’habillent de psaumes

et de bombes pour ne pas affronter le jour
Ils meurent de haines inculquées
Je vis hors de moi tant la colère est grande
Il n’y a plus de rêve dans mes rêves.

"Demain dès l’aube", j’irai par les chemins…
Mais où est le chemin, où sont les matins ?
Sur des rêves évidés on jette la prière et le couteau
comme l’essence sur le feu
On fusille les vérités, on sert des doctrines aveugles
On vend les armes et l’amitié
Il n’y a plus de rêve dans mes rêves.

C’est un matin d’égorgeurs
Une nuit de réalités frelatées
Il y a du silence dans mon silence
Il y a des mots et des morts qui crient la résignation
mais le Pouvoir en veut plus
Quand je reviendrai en moi
Quand je ne serai plus hors de moi
mes rêves seront rouges comme du sang
comme des ivresses de psychopathes
J’aurais rongé mon frein
J’aurai rangé mes rêves.

Pourtant "demain dès l’aube"
comme un vieux fou sorti des millénaires désuets
"j'irai par la forêt", j’irai par les chemins…
Encore, j’irai chercher le rêve.

JMS

 

 

Publié dans Textes de JMS

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Le cheval noir (Nouvelle - JMS)

Publié le par Cheval fou

 

 Le cheval noir

(Dédié à ceux  de Diego Garcia et à ceux de l’archipel des Chagos que l’Amiral Zumwalt chassa de leur terre en 1966)

 

Toujours ce même rêve.

Le Cheval noir courait, immense nuée noire aux couleurs d’indicible, il traversait la rue centrale de la ville, celle que bordent latéralement deux allées d’arbres grêles porteurs de lanternes. Symboliques des métropoles d’ailleurs, depuis des décennies, ces arbres  jouaient aux réverbères et déversaient un flux frétillant de lumières jaunes et faibles sur des espoirs devenus insipides.

Toujours ce même rêve. Loin des châteaux de sable et des rivages d’hier, l’archipel tremblait dans une mer aux tendresses oubliées.

Au loin, de vieux rafiots hurlaient de la corne de brume. Comme toujours nous étions en été, dans la douceur tropicale d’un de ces matins de douceur affable. Nous étions un dimanche. La déchirure glissait entre des interstices de ciel et de pierres, elle rampait et  remplaçait les jeux bruyants et innocents des soleils insulaires.

Hier, le cheval noir avait couru, précédé de ses vigiles. Ils avaient parcouru la ville. Un à un, les arbres-réverbères étaient morts et le faible éclairage des maisons s’était tu. Hier, le cheval avait mangé toutes les lumières, la nuit avait enfanté une couleur sauvage et borgne d’espoir. Les étoiles s’étaient resserrées dans le ciel et les chiens avaient pleuré à la dernière lune. Au loin encore, de vieux rafiots avaient hurlé dans l’odeur mazoutée de leurs fumées.

Adama, ces dernières semaines, avait fait ce rêve oppressant près de dix fois. 

Ce matin, les frissons du jour étaient arrivés dans le froid d'une nuit mourante. Adama s’était réveillé pour tremper du pain et du glauque dans un café froid. L’espoir, ce vieux chewing-gum que les enfants pauvres ont trop mâchonné, trop usé, se sont trop repassé de bouche en bouche, l’espoir, ce matin, semblait un vieux chewing-gum qu’il fallait jeter.

Le rêve en forme de couteau à cauchemar, encore une fois titillait, comme la terrible envie de pleurer d’un enfant qui, contre toute logique, affirme sa douleur ou sa peur d’aller à l’école.

Au village, tout le monde a ri de lui et Adama s’est caché.

L’éternel été tropical coulait dans les odeurs de mangues, de pêches miraculeuses, de rires, de coprah et d’huile. Les frites de la cabane en bord de plage sonnaient des envies de vivre et de manger du bonheur à pleines mains, à bouchées goulues.

Mais Adama n’a pas rêvé ce matin.

Au loin, dans la baie de Diégo-Garcia, de vieux rafiots hurlent à friper le rêve. Comme toujours l’été coule dans la douceur tropicale des matins lents. Nous sommes dimanche. Les officiers et les représentants de la Couronne sont là. Notre île a été cédée. Tout notre archipel est vendu.

Les îles Chagos sont loin du monde. Sa Gracieuse Majesté les a échangées, pour cinquante ans, contre des missiles, et Oncle Sam ne nous veut pas.

Comme un Cheval noir,– les camions courent dans un nuage de benzène – bruit et pollution – violence – le cri meurt dans l’inquiétude - immense nuée noire aux couleurs d’indicible. Les camions traversent la rue centrale de la ville.

Hier encore deux allées aux lumières fragiles et faibles bordaient les étoiles. Les générateurs se sont tus, le courant est mort interrompu comme un espoir qu’on assassine.

Une valise à la main, les camions nous mangent et les navires mangent les camions. On nous déporte loin des châteaux de sable. L’archipel sans jeux tremble dans une mer aux tendresses oubliées afin que, sur l’échiquier des puissants, puissent jouer des armées de GI.

Les jours de soleil doivent mourir, la place du village enterre ses fêtes et ses distributions d’huile. Nous sommes mille cinq cents qui pleurent une valise à la main. Tout près de nous, des toits de chaume et des photos en berne sur des murs nous appellent.

La déchirure brutale a des mains de policiers. Des ciseaux à certitude jouent de la Loi. La force joue à Jacques a dit et l’Union Jack a dit non aux jeux bruyants du souvenir, non aux jeux innocents des enfants.

Dans le bruit et l’agitation des moteurs, le cheval noir du malheur, précédé de ses soldats, parcourt la ville. Une à une, aux arbres-réverbères, les lanternes meurent d’espoirs brisés et d’étoiles que je ne reverrai plus. La lumière des maisons tropicales s’est tue, on chasse ceux qui se cachent. Mon chien tremble comme un enfant.

Le cheval mange toutes les lumières, la nuit avale ses étoiles, le ciel enserre dans ses tripes tous les anges morts et le cri des ancêtres. Dans le ciel encore blanc, les chiens pleurent à la dernière lune.

Au loin de vieux rafiots hurlent dans l’odeur mazoutée de leurs fumées.

Déjà, des militaires tuent nos chiens et clouent notre avenir.

L’arbre sur lequel j’ai gravé ton nom, dit « toujours » plus haut que le mensonge des certitudes.
Ils sont venus les mangeurs de futur avec leurs fausses valeurs et leurs canons, planter le drapeau du désespoir là où nous avions maisons. Je ne  veux plus qu’ils me parlent de leurs idéaux. Je ne veux plus qu’ils parlent. Ils ont tué nos lendemains.

Plusieurs de mes voisins se sont jetés du bateau. La mer les a mangés, aussi sûrement, mais bien  moins vite que le désespoir qui nous ronge.

***

L’archipel des Chagos dont fait parti Diégo-Garcia (peuplée de francophones) a été cédé par l’Angleterre aux Etats-Unis pour une période de 50 ans afin d’être transformé en base militaire lors de la première guerre d’Irak.

JMS - Extrait de : "Le jardin des diagonales" (roman à paraître)

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Publié le par Cheval fou

La vie a ses petites et ses longues interruptions
ses rappels à l’ordre
et pour cela rien de tel
que le regard souriant de cet homme
qui, sécateur à la main, vous regarde
comme un mécanisme qu’il va falloir réajuster

Vous êtes là sur une table
comme un enfant qui ne sait plus parler

Fragile
Vous oubliez les airs triomphants des minutes de gloire
Les soupirs perdus des années difficiles
Fragile ?
Non…
vous n’êtes pas fragile mais rien
Rien qu’un sourire usé
qui ne sait pas où va le chemin.

Amis vous m’avez manqué
Amis je vous salue.
JMS

Publié dans Coups de gueule

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