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À Jacques Danois

Publié le par Cheval fou (Sananès)

  "Ma cicatrice la plus douloureuse est le silence de Dieu

dans le regard des adolescents nés sans espérance"

Jacques Maricq, dit  Jacques Danois

L’ami parti le 20-9-2008  

 

À Jacques Danois

Vieux baroudeur

tu es parti en rêve inconnu 

là-bas la question n’a plus de sens

là-bas tu parcours la réponse

 

toi seul sais si nous nous reverrons

si nous gagnerons le combat des frères

 

ici un peu de toi et du précieux des hommes

dans ma mémoire une place vide

et, à jamais, un quelque chose de toi.

JMS

Publié dans Textes de JMS

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La dérive des bonheurs

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Tu as laissé

ton nounours,
ta peau de bébé
ton avion
et ton cœur d’enfant
pour de l’encre bleue
et une plume
à fixer le savoir

Tu as troqué

ton impatience,
ta mémoire crédule
tes sourires lisses
et tous tes rêves à forger
pour un banc d’école

Là, tu as demandé

l’espérance et des certitudes,

Tu as demandé

la beauté
le chemin droit des vérités
et tu n’as rien appris des choses de la vie

Tu as jeté

l’encrier
l’encre bleue
le papier
les rêves â forger
ton cœur d’écolier
Tu as pris ta besace
ton grand cœur de vingt ans
ton âme de musicien
tes rêves de justice

Tu es allé chez les marchands de rêves

Là, tu as demandé :
"le Bonheur"

Le petit homme a rigolé
et le gros aussi :

Pourquoi pas du bonheur et du pain,
des amours et du rêve
!
 
Enfant déraisonnable,
pourquoi ne pas demander la lune
les étoiles ou le ciel
?

Tu as repris ta besace
ton grand cœur de vingt ans
ton âme de musicien
tes rêves de justice

Il n’y a rien dans ta besace
rien pour ton cœur grand ouvert
rien pour tes chants d’amour
rien pour tes rêves d’égalité

Te voilà seul et bredouille
Nul
n’engrange plus de rêves d’absolu

Maintenant tu sais
tu sais la vérité :

Le bonheur,
le pain
le rêve et les amours
ne sont pas à portée de tous

Qui voudrait embrasser le monde
serrer dans des bras fraternels
les enfants de Bangkok, de Nairobi
ou d’ailleurs
Qui voudrait serrer dans des bras fraternels
les ouvriers de Lahore, du Bangladesh
ou d’ailleurs
Qui voudrait embrasser les déshérités
de Paris, d’ici
ou d’ailleurs
ne pourrait

sans laisser sa conscience
 sans pleurer ou hurler
croire que le Bonheur est d’ici

Nul
contre l’inacceptable routinier
ne saurait que toute révolte rentrée
est trahison.

Il n’est ici-bas
que des bonheurs partiels

De par le monde
les hommes vivent et ne sont pas heureux

Seuls, certains plaisirs se croient bonheur
La vérité a vocation anarchiste
La vérité est rêve de mutants.

JMS - in "Cheval fou" - Editions Chemins de Plume

 

Publié dans Cheval fou

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