Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Suite de poèmes

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Poèmes de Jean-Michel Sananès visibles sur le site littéraire de Francopolis
www.francopolis.net/salon/Sananes-Salon.html

Publié dans Informations

Partager cet article
Repost0

Une désinvolture de tristesse

Publié le par Cheval fou (Sananès)

C’est une désinvolture de la tristesse
qui pénètre l’instant,
 la vie à contre sens,
une épine de l’ombre
qui franchit la joie
une odeur de départ
Un enfant qui tombe
à un jeu de marelle
 
Dix huit heures
Je ne sais pas pourquoi
  Le bonheur me fait pleurer
.
JMS - Extrait de "Dieu, le silence et moi" - Editions Chemins de Plume

Publié dans Textes de JMS

Partager cet article
Repost0

Soir sans jacinthe

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Une douleur venue comme une mouche dans le lait. Le pas du vent s’éreinte doucement. Le silence crisse d'absence comme une craie sur le tableau noir. Moi je ne sais pas.
Le jour retient son souffle, le chat ne dansera pas. Dans le dérisoire des symphonies inécoutées les nuages ne font pas moutons. L’heure est passée comme un éclat de voix un jour où le ciel pleurait.
J’ai mis le soir à la poubelle, le cauchemar mange une nuit qui meurt.
Dehors, l'incinérateur jette un rimmel de bitume sur la ville enfiévrée. 
Toi tu n'en sais rien, tu es à d’autres fêtes.
Le jour grippe le temps comme toujours quand l'ennui verrouille les minutes.
L’attente est figée sur le tracé de ton nom. Je le déroule comme un fil long de soie douce, je t'aime tu n'en sais rien.
Tu es à d'autres fêtes dans le monde barbare où les enfants mangent des glaces. La ville klaxonne  ses inconvenances. Je suis seul comme un arbre chauve. Le froid grince, toi tu n'en sais rien, tu cours sur la raison. Moi, je ne sais pas, je ne sais rien. Demain, au soir assoiffé de jacinthe,  je fermerai ma porte.
Sonneras-tu ?
JMS

 

Publié dans Textes de JMS

Partager cet article
Repost0

Ile Eniger

Publié le par Jean-Michel Sananès

Les yeux fermés voient le parcours. La menthe du torrent. La forme lisse sous les doigts. Les mots de peu rassemblent leurs bois morts. J'allumerai des feux. Toute dans mon crayon, j’évite la rumeur, les sons durs, phrases sèches comme ces champignons en boîtes de carton. J’évite les enclos, les naufrages communs, les voix barricadées, les horloges calquées sur le mode des hommes. Ce qui range les sens dans un même panier, j'évite. J'aime les herbes folles. Je lance mes  filins, mes lignes de partage, mes airs de pacotille. Et si la lune en crue éclaire le papier, mon poignet saisira la ligne indivisible. Plus rien n'aiguisera.

Ile Eniger, "Bleu miel", Editions Chemins de Plume

Publié dans Ils disent

Partager cet article
Repost0

Le grand arbre

Publié le par Cheval fou (Sananès)

J'ai entrebâillé le silence
la lune y est entrée, froide et nostalgique

J'ai ouvert la fenêtre
et du haut de mon âge
comme un grand arbre
silencieux affronte la solitude
j'ai contemplé le monde

Dans la Nature aux abois
en l'absence de vent
un arbre tremble

Arbre de bois
homme de sang
ressentis sentiments
frères de terre
jetés dans la fuite du temps

Nous nous sommes regardés
de l'intérieur de nos êtres
sans nous voir

Et nous avons prié
pour notre soeur l'eau
pour notre mère la vie

J'ai refermé mes silences
ma fenêtre
la lune froide est sortie

Et nous nous sommes retrouvés seuls
l'arbre a soupiré.

JMS - in "Cheval fou"- Editions Chemins de Plume

 

Publié dans Textes de JMS

Partager cet article
Repost0

Jean-Marc Lafrenière

Publié le par Jean-Michel Sananès

J'ai peur de l'opulence
Et des Baron Samedi
Qui rythment la cadence.
J'ai peur des limousines,
Des skidoos, des Concorde,
Des fleurs en plastique
Et des produits chimiques.
L'homme de nulle part pleure
La mémoire des singes.
Sans vie sans repère sans âme
D'un bout du monde à l'autre
Il cherche ses racines.

J'ai peur des héros,
Des vendeurs d'héroïne.
J'ai peur des certitudes,
Des miracles du temps,
Des succès, des mirages
Et du miroir aux alouettes.
Chaque phrase que j'écris
Est celle d'un enfant.
Chaque mot est un cri
Emprunté aux chevreuils,
Aux fourmis, aux étoiles.

J'ai peur des affiches
Et des fiches d'emploi.
Je n'ai pas peur des pauvres
Mais de ceux qui s'en fiche.
J'ai peur des diamants
Qu'on arrache à l'Afrique,
Du sang qu'on dilapide
Pour un collier de perle,
Du sable d'Alberta
Dont on fait du pétrole
Je n'ai pas peur de la vie
Mais du plat qu'on en fait.


Jean-Marc La Frenière

Publié dans Ils disent

Partager cet article
Repost0

JML

Publié le par Jean-Michel Sananès

 De vague en vague, l’eau transporte sa mort tout autant que sa vie.  À force de marcher sur des éclats de verre trouverons-nous le sable ? Trouverons-nous la source au fond du verre, le champ de blé dans une miette de pain, l’accolade dans un bras, la vie au bout d’un mot ? Quand la mer sera à sec, les poètes rameront encore avec des canots d’eau pour refaire la source et joindre les deux rives.
Jean-Marc Lafrenière

Publié dans Ils disent

Partager cet article
Repost0

Ile Eniger

Publié le par Jean-Michel Sananès

Il y eut cet envol de mouettes. Le ciel battit de l'aile. Puis, à nouveau, la présence.
Le plus petit galet était plus grand que la rumeur des hommes.

Ile Eniger

Publié dans Ils disent

Partager cet article
Repost0

Réponse à gmc

Publié le par Jean-Michel (Sananès)

Dans l’opéra baroque des enfances arrachées
Le vent orchestre des tempêtes mutilées

Le poète croit qu’il parle
Le fou croit qu’il chante

Au théâtre des rêves dans le futile du vouloir être
La mort rode comme une intangible certitude

Le poète dans sa robe de loup
Etripe des apparences aux vénéneuses beautés

Le silence est mon secret
Mes jambes de culs-de-jatte feront le tour du monde.

JMS - Extrait de "La diagonale du silence" - Editions Chemins de Plume

Publié dans Textes de JMS

Partager cet article
Repost0

Dans l'arène

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Le diamant noir des ivresses perdues me poursuit

le vent m'écharde comme un arbre qu'on écorche
Je ne suis pas en croisière, je cours, je fuis 

je fuis ce Nulle Part qui m'enferme,
je fuis cette dimension de l'infini incertain
où je cherche une place qui soit la mienne.

Dans l'arène, celle du monde des vivants,
une place que je n'ai pas choisie, avec son dictionnaire de vie,
son inventaire de tristesse, de bonheur et d'amour.

Je ne suis pas en croisière, je cherche, je te cherche.
Diamant des ivresses, rêve écartelé des jardins d'hier
je te cherche dans l'infini des dimensions

Rappelle-toi, rappelle-moi, tu étais la face nord de mon souffle,
le plein sud de mon désir, l'est et l'ouest de mes futurs,
croisée des destins, tu étais le plein cap où j'allais.

Fuir, il me faut fuir ces Nulle-Part, no man’s lands du rêve
trouver ma place, te trouver
Ta main seule me rassure.

Je ne suis pas en croisière, je cours,
mille soleils noirs enfantent la question
le diamant noir des ivresses perdues me poursuit

 2
Quitterai-je l'arène sans savoir ce que je cherchais,
sans avoir sauvé le monde,
sans avoir fait briller tes yeux aux inquiétudes diaphanes et gigantesques ?

Devrai-je revisiter le jour et la nuit de cap en cap,
du cap-nord au cap-sud, d'est en ouest.

Je suis l'idiot du désert
qui caresse le sable et à l'infini cherche le livre du destin.
Je ne choisis pas.

Seul l'amour s'est imposé comme un dictionnaire de vie sur une table d'écolier.
Les heures, de page en page, mangent ma vie

Ce matin, brisure d'infini,
j’aime le vent comme un automne qui ne veut pas finir.

JMS - Extrait de "La diagonale du silence" - Editions Chemins de Plume

Partager cet article
Repost0