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Il y a ceux

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Il y a ceux qui creusent l’aube

les mains avides d’espoir

mais qui ne trouvent que la faim dans le voyage du jour

 

Qui es tu

marin des heures qui accoste les rêves décharnés ?

Une enfance en rade ?

 

À trois pieds trois nœuds de là, dansent les capitaines

et fait chaud dans le matin qui monte

 

Moussaillon oublié tu apporteras le pain

et la vie ne te donnera rien

ta vie tu la donneras

Pour rien

 

En d’autres temps, j’étais baleine

quand je pleurais on me mettait la tête dans l’eau

à l’aube j’ébrouais mes larmes

c’était au temps des grands requins

c’était dans le maintenant des argentiers

il y a loin, les prolétaires avait mangé leurs bas de laine

mais à chaque jour sa peine

 

Il y a ceux qui creusent l’aube

 

Aux matins, les présidents les capitaines

partagent le monde confisque l’espoir

 

Moussaillon oublié tu leur apporteras le pain

dans le voyage du jour tu trouveras la faim

la vie ne te donnera rien

ta vie tu leur donneras

 

Pour rien

 

À trois pieds trois nœuds de là, dansent les capitaines

et fait chaud dans le matin qui monte.

JMS - In : "Derniers délires avant inventaire" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros

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Cristina Castello

Publié le par Cheval fou

Hasard du Net

J’ai découvert dans l’écriture de Cristina Castello une force poétique qui m’a subjugué. J’y ai trouvé quelque chose de ce feu qui couve dans le sang espagnol quand la poésie  et la raison se heurtent aux dictatures et au sort des peuples. Peut-être connaissez vous Cristina Castello.  Vous l’avez compris j’ai aimé ses textes, en voici quelques lignes :

 

Et quand je dis Dieu, je ne dis pas Église.
Je dis Dieu.
Je suis esclave de la Beauté.
Car Beauté est Bien, Vérité, Justice.
Beauté est mains ouvertes pour donner.
C’est éthique et esthétique.
J’ai soif.

Je vis avec les pieds sur la terre.
Parce que je sais.
Que pour se moquer de la réalité, il faut la connaître.
La réalité.
"Cette clé de clôture vers toutes les portes du désir" (Olga Orozco).
Je vis avec le regard sur le ciel.
Parce que je ne me conforme pas à la clé de clôture.
Je veux l’harmonie.
Je veux un monde juste,
Je veux vivre en art.
J’ai Soif.

Je veux une planète d’êtres humains avec des ailes.
Pour que l’intérieur de tous caresse la lumière.
Pour nous lever d’abîmes quotidiens.
Ailes pour roucouler les seuls, les pauvres, les tristes, ceux d’âme absente.
Ailes pour agiter dans l’allégresse de bonheurs infinis.
Ailes pour que la vie de tous soit plénitude et non pas vide.
Ailes pour un Journalisme Sans Masque.
Pour une Vie Sans Masque.

Et par ma soif.
Qui est soif et qui est eau.
Je travaille comme journaliste, il y a bien des années.
Je suis personne.
Je suis poète.
J’ai soif.

 

À retrouver sur http://www.cristinacastello.com

ou http://les-risquess-du-journalisme.over-blog.com

Publié dans Ils disent

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Salon du Livre de Mouans-Sartoux

Publié le par Cheval fou

Salon du Livre de Mouans-Sartoux

Remerciements

 

Je remercie Marie Louise Gourdon et tous les organisateurs du Festival du livre de Mouans-Sartoux pour leur engagement envers une Culture en quête d’humanité responsable, ainsi que les bénévoles, auteurs, éditeurs, journalistes et libraires ayant participé à cette fête du livre.

 

Toute ma reconnaissance aux lecteurs qui chaque année osent franchir les premières de couverture pour ouvrir les portes du partage.


***

 

 

Réflexion après le Salon du Livre de Mouans-Sartoux

 

Les enfants qui ne lisent pas seront des bibliothèques vides.

Les hommes qui n’ont jamais lu, ceux qui ne se sont pas nourris de la diversité des idées, seront encore moins armés que l’arbre, l’abeille ou le chien pour répondre aux choix essentiels que l’homme doit faire pour devenir Homme. À jamais ils resteront marqués du sceau de l’ignorance et épouseront des idées assujetties aux désirs des puissants ; ils dévoreront sur Internet ou écrans TV les vies virtuelles qu’ils auraient voulu avoir. À jamais ils n’auront d’autres valeurs que leur capacité à consommer. Ils ne seront jamais au nombre de ceux qui agissent pour l’humanité. Ils seront ceux que l’on enferme dans des statistiques. À jamais ils ne seront  que sueur et sang, ils ne seront rien d’autre que des ombres que le vent efface. Ils seront la cible du populisme et les supports de tous les impérialismes et intégrismes. Loin des consciences ouvertes, à jamais ils seront des hommes programmables soumis aux prédateurs de l’homme libre. 

 

La lecture n'ouvre pas qu'à l'instruction, elle ouvre au monde et à l'échange. La lecture est la fête de l'humain.

 

JMS

Publié dans Informations

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Il y a des jours

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Il y a des jours

il y a des jours où j'exile mes folies

rien n'y est amoral

rien n'y est anormal

il y a des jours

il y a des jours ou j'ai des troubles de la déraison

je fais le ménage

il y a des jours où mon chat ne dit rien

les heures filent entre ses griffes

je suis normal

je déplie de vieux neurones

je me regarde et j'oublie

De long en large

je fuis le profond

je m'ennuie

et même je fais de la compta !

et pourtant je n'oublie pas de t'aimer.

JMS - In : "Derniers délires avant inventaire" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros

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Mon chien mène l'enquête

Publié le par Cheval fou (Sananès)


ISBN 978-2-84954-086-2 - Éditions Chemins de Plume - 10€

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Mon chien a vu

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Mon chien a vu

ceux qui traversent les contre-jours de la conscience

et ceux qui franchissent la frontière des âmes

 

Ceux qui volent la vie

et avilissent le ciel et le vent

 

Il a vu

les tue-Nature, les voleurs de peaux

et les marchands de viande

 

Il a vu

les industriels de la mort

 

Il a vu

jeter le mercure et l’herbicide

manger l’homme et la forêt

Il a vu le capital

manger la Vie, manger la Terre

 

Mon chien a vu l’homme

 

Mon chien en pleure

dans le silence des loups.

JMS - "Mon chien mène l'enquête" - Éditions Chemins de Plume - 10 €
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Jean-Marc La Frenière

Publié le par Cheval fou

Les mots pour aller où


Les mots pour aller où ? Les routes pour dire quoi ? Et l’horizon devant est-il aussi derrière ? Écrire, ça ressemble à jouer. Un tas de mots qu’on assemble. Ils vous mordent parfois. Ils chatouillent. Ils se moquent de vous. Les voyelles s’empilent comme des fanes de mais. On dirait que le sens vient toujours comme en plus, comme le temps ou l’espace. Les pieds aveugles sont vivants. Ils inventent la route. Écrire comme un oiseau qui ramasse le vent, une pierre qui roule, un ruisseau où l’eau court toute nue, la bouette d’un grenier qui s’ouvre sur la lune. Un mot posé de travers et tout devient silence. Un autre qui s’égare et l’on voit l’invisible. Quand le soleil se couche, on l’a encore dans les yeux. Quand la pluie cesse, on en garde la peau.


Les étoiles chantent pour les sourds. Le matin, c’est encore le rêve, puis c’est le cœur qui s’éveille et respire la vie. Le corps est une barque qui cherche le courant. Sur sa coque inventée, je rame avec des mots, des avirons d’images. La lumière appelle la nuit et la repousse tout autant. Qui apprend à compter perd toujours quelque chose. Toutes les routes ont deux sens, tous les fleuves deux rives. Seuls les mots les englobent. Qui apprend à conter ajoute des cerises aux branches déjà nues. Il redresse d’un mot toutes les fleurs cassées. Tout au bout de grandir, je resterai l’enfant qui apprend à marcher.


Tout le corps est dans la main. Tout l’univers bouge nos doigts. Ce que l’on voit n’est jamais qu’une parcelle. Ce que l’on rêve est encore en-deçà du possible. L’amour est préalable à tout. On l’entrevoit parfois dans les yeux d’une femme, le rire d’un enfant, les phrases qu’on souligne dans un livre bancal, un brin d’herbe qu’on mâche assis sur une pierre. À qui sont destinés les cœurs qu’on grave sur l’écorce, les phrases qu’on gribouille avec un bout de bois, les bonhommes de neige qui nous tendent leurs bras, les ponts sur le néant, les signes sur le vent, les mots sur du papier ? Le pont qui traverse le fleuve est plus fragile que ses rives et le réel plus éphémère que le rêve.


Malgré ma peur du vide, j’avance en funambule sur le fil des mots, sans l’équilibre d’un récit, sans table des matières. Toute phrase qui commence veut s’éloigner de la fin. Peu importe les montres, le temps échappe aux chiffres. L’âme est cette part toujours inachevée de l’homme. Quand tout le reste disparaît, il ne demeure que cette part. Tant de lumière attend sous la cicatrice des paupières. J’écris pour défendre la vie, lui rendre son visage qu’on a défiguré. Je ne crois pas ce que je vois mais ce que j’imagine. J’attends le feu assis tout près des cendres, le rire après les larmes. Je ne m’arrête pas à l’écriture, je continue par elle. On manque toujours de mots pour dire je t’aime, de pain à partager, de mains pour caresser, de bras pour l’accolade, de larmes pour pleurer. Sur la dernière marche, l’escalier recommence.


Chaque page n’est qu’un bruit de pas, chaque livre une route. Parfois, sur la table des mots, un lecteur secoue la nappe et garde quelques miettes. La terre n’humilie pas les illettrés. Tout le monde peut la lire. Elle ouvre pour chacun de grandes pages de fleurs, tout un lexique de beautés, la grammaire du ciel, des arbres tout en muscles, des motels d’oiseaux, des ruisseaux d’aubépines. Des pissenlits aux tournesols, tout un chapitre s’élabore. Un autre fait danser les feuilles avec le vent. Une histoire d’insectes se trame sous l’écorce. La sagesse des tortues côtoie la naïveté des éphémères. Le soleil est une encre vitale pour chacun d’entre nous. Il faut lire ses pages avec des yeux d’enfant.


Je n’ai jamais compris le système des monnaies, les ventes, les achats, la mainmise des uns sur les besoins de chacun. Nous ne possédons rien. Tout nous est prêté, la faim avec le pain, la terre avec la pluie, la mer avec le ciel. Le pouvoir, le savoir, l’avoir écrasent la goutte d’eau, le brin d’herbe, l’enfant. On dresse des églises, des frontières, des banques. On tisse des drapeaux avec la peau du cœur arrachée à la vie. En Afrique, les enfants meurent de soif tant la terre est stérile. Chez les Amérindiens, ils sniffent de l’essence et de la colle d’avion. En Amérique, même les pauvres sont obèses à manger du néant. Nous sommes à la croisée des choses. Nous avançons maintenant un doigt sur la gâchette, un autre sur la bombe, un pied sur le bitume, un autre qui se perd. Que reste-t-il entre la chair et le métal ?


Les mots se lèvent toujours une minute avant moi et viennent m’éveiller. J’écris du bout de la main, du bout du corps, du fond du cœur. J’écris de porte en porte, entre deux embolies, avec de grandes aiguilles dans les arbres de laine. J’écris comme un enfant poussé dans le noir, un chien flairant sa nourriture, un oisillon qui découvre ses ailes. Je remercie la pluie aux longues jambes, la musique, la mer. Les moments les plus pauvres sont souvent les plus riches. On est seul. On regarde la pluie. Les battements du cœur nourrissent le silence. On sent bouger en nous quelque chose de plus, un frottement d’âme sur la chair. Il faut apprendre à lire comme une main plonge dans l’eau. Les moments les plus pauvres sont souvent les plus riches. On est seul. On regarde la pluie. Les battements du cœur nourrissent le silence. On sent bouger en nous quelque chose de plus, un frottement d’âme sur la chair. Si l’homme n’est pas naturellement bon, il devrait passer sa vie à tenter de le devenir. Il faut naître à la lumière de ce but.

 

http://lafreniere.over-blog.net

Publié dans Ils disent

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Monsieur le Président

Publié le par Cheval fou

Monsieur le Président

je vous fais un mail que vous lirez peut-être

 

À vous balader entre Boeing et grippe aviaire

entre la grippe A et le paraître

en aurez-vous le temps ?

 

La radio danse, la télé chante

Sur la Une, les serials killers font la promo

 

Partout le bling-bling fait écran

Partout le bruit écrase un silence où s’enfoncent

les millions d´enfants que la diarrhée emporte

 

Champagne et loto font la fête

Entre yachts et indifférence

pneumonies, malaria, sida font leurs courses

Par dizaines de millions, les hommes meurent

 

Mais

qui donc meurt ailleurs ?

 

De pauvres manants

plus rentables à armer qu’à guérir

 

De pauvres manants

trop loin d’Elf et d’Areva

trop loin de la Bourse et des magouilles

trop loin des grands labos

trop loin dans la gangrène des brevets

 

Ils vivent dans un ailleurs aux gémissements invisibles

Ils meurent dans ces nulle part des consciences

où les vaccins sont plus coûteux que l’ablation du pétrole

 

Ce sont des trop loin du cœur

des insolvables, de pauvres manants

des gens d’ailleurs, me direz vous

 

Monsieur le Président

je vous fais un mail que vous lirez peut-être

 

Chez nous n’est pas si loin

pourtant chez nous l’hiver et la faim

tuent

comme ailleurs

 

Ce sont des trop loin du cœur et de la Bourse

de pauvres manants, des insolvables,

me direz vous, Monsieur le Président

jms

Publié dans Coups de gueule

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Le chemin de Tétouan

Publié le par Cheval fou (Sananès)

 "Mange" disait Grand-mère… Mais il y a si longtemps déjà… Grand-mère venait d’antiques hivers et de mémoires berbères. Un reste de Tétouan lui rappelait des moments heureux de sa famille et des moments de noires frayeurs. Un sultan avait coupé les oreilles de ses ancêtres pour les reconnaître, il les avait chassés du mellah, avait violé, volé du sang, avait volé leurs biens, les avait exposés nus dans la ville…

Un brin de mémoire au travers du ciel, je traverse la marge.

Un cri éculé comme un silence brode la frange laiteuse d’un café posé en bord de table. J’ai bu une dose de printemps et deux doses d’hiver, j’avance dans l’odeur d’un matin sans brioche. À une croisée de l’automne, j’apprivoise, caresse une odeur de vieilles âmes : une de celles qui habitent les arbres, les pierres et les vents anciens.

L’Histoire balaie les scories du temps, la vie se raconte comme la poussière, s’écrit… Mais que reste-t-il de nos tempêtes, de nos hivers ?

Une main aveugle cherche au fond du sac, sème en route les pierres du destin.

"Pars petit homme", avait dit l’ancêtre, le ciel enveloppe l’horizon, les heures ploient sous le futur, l’automne repeint les feuilles, là-bas arrive une république, nous n’avions que nos âmes et la lourdeur des mémoires…. Oran habitait le lointain.

Du ciel à la terre, j’ai pris mon rêve, mon souffle, je cours, mais déjà mon chat s’est arrêté, c’était l’hiver des fourrures et des bouches édentées. À piste mémoire rien ne meurt, le papier en dit plus que je ne sais.

Tu ne m’as pas abandonné mon chat, je peuple un tropique de quiétude, de cris, de larmes et de rires, j’arpente la vie de l’amour à la révolte, je vois plus loin que l’alphabet.

Le vent ne meurt pas, ils se repose, reprend son souffle et cherche éternellement le chemin du sens...  Il grince, s’étire, soupire.

Où vont la vie, le ciel, les nuages et mes amours ?

Je suis vieux comme un rire assoupi, usé comme un sirocco endormi, j'attends. L'attente est une espièglerie, elle sait que l'éternité est une mort qui s'attend, un éveil en sursis. Je traque un rire d’éléphant, un sourire de fleur, un vieux soupir, un coup de griffe. Je ne crois plus ni au conte du vieux renard, ni aux au-delà qui chantent. Je suis nu dans mon âme comme arbre qui dort. Le vent réveille toujours des frissons de vieux rêves. Je secoue les pierres, bouscule la Question, j'écoute les murs s'effondrer, j’effile les heures, je suis un compte minutes qui s'épuise. J'écoute l’attente enrayer l'avenir, j'écoute mon coeur et la couleur des yeux.

Tu es noire, tu es sur la table, tu me souffles des mots indicibles, tu miaules, tu griffes, je rêve et tu es là à déchiffrer l’attente. Un grain de poil agriffé au temps qui court… Nous restons.

JMS - In : "Derniers délires avant inventaire" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros

Publié dans Mémoires d'Orient

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La colombe

Publié le par Cheval fou (Sananès)

Si je cherche encore le rire
aux yeux des bébés
et la joie
aux jeux des adolescents
et le rêve
aux creux des matins
et la paix
à l'aurore des devenirs
et l'amour
aux yeux des visages


Je ne suis pas d'un autre âge

Si je ne suis plus qu'un oiseau blessé
au loin des chemins de certitude
ne sachant se taire
dans des déserts de solitude


Ne coupez pas mes ailes

Et même si je ne bois pas à vos idées
Et même si ma route solitaire
va vers des millions de nulle part
aux crépuscules blafards

 

Même si l'on m'appelle colombe


Chiens gardiens d'idées
ne brisez pas mes ailes
rendez l'amour
aux amitiés disloquées
ouvrez la cage aux principes
libérez la tolérance


Et comme dans le premier matin du monde
je renaîtrai de l'espérance.

 

 

 

JMS - In "Cheval fou - D'amour et de colère" - Editions Chemins de Plume - 12 Euros

Publié dans Cheval fou

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