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L'oiseau de mon hiver

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Passager des plus hauts de l’hiver,
sais-tu que j'habite ton regard
et que tous deux,
frères de l'instant,
nous partageons l'infime grandeur
d'un morceau d'éternité
?
JMS(18/02/23)

 

 

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La crise des retraites expliquée à ceux qui croient le gouvernement et à ceux qui manifestent sans savoir pourquoi ils ont raison

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Quelques rappels et explications
En France où les cotisations sociales sont la principale source de financement des retraites, on veut nous faire oublier que ce système destiné à la santé, au maintien du niveau de vie des Français a été établi en 1945 dans le programme du Conseil national de la Résistance en un temps où le petit commerce et l'agriculture salariaient la majorité des Français.  On veut aussi nous faire croire que le système fiscal des années 50 ne doit pas être repensé, au vu de la situation actuelle.
Dans les années 50, le nombre de personnes employées dans les entreprises était en adéquation avec leurs chiffres d'affaires et l'impôt social était alors ajusté à leur situation. Mais depuis 1945, un bouleversement du commerce et de l'agriculture est survenu qui a tout changé. Depuis, seule une infime partie des petites exploitations agricoles  et du petit commerce, quand ils n'ont pas disparu, assassinés par les charges sociales, reste dans le schéma de cette période. De ce fait, la non-évolution des critères de prélèvement de l'impôt social est devenu la raison structurelle de la crise en France. En effet, depuis l'apparition des grandes surface, les charges sont devenues disproportionnées et inégalitaires, car si les charges salariales pour la petite entreprise représentent jusqu'à 20%, et parfois plus, de leur chiffre d'affaires, ces même charges ne représentent que quelques % des charges supportées par les grandes surfaces et hypermarchés. Une dénonciation de cette injustice destructrice de l'économie et de l'emploi a fait l'objet de mon essai "La crise, complot ou incompétence". Ne rien changer au modèle fiscal, comme le souhaitent les bénéficiaires de cette injustice, entraînera la suppression des acquis sociaux. Pourtant, si les charges sociales étaient fiscalisées au prorata du chiffre d'affaires de toutes les entreprises, la retraite à 60 ans, un hôpital  qui marche, la prise en charge des maladies type Alzheimer et autres, ne seraient pas un rêve. Le travail détourné par la délocalisation de l'emploi, la robotique, paieraient leur quote-part à l'économie sociale. De même, l'emploi déclaré, trop souvent contourné parce que trop pénalisant pour les petites entreprises, n'aurait plus de justification vitale d'exister et permettrait des salaires décents.
Cette mise à sac de l'humanisme républicain par la compromission des gouvernants avec un supra-capitalisme dont l'indécence des superprofits s'affiche au grand jour quand les sociétés ayant capté des biens patrimoniaux illégitimement dénationalisés sont exonérées par des niches fiscales et un droit qui leur est dévoué, n'est-elle pas intolérable ?
La richesse nationale n'est pas celle de quelques-uns.
Alors, Messieurs les députés,  pour ne pas dire complot de la finance, doit-on dire incompétence ?
Manifestez, mais sachez pourquoi la lutte est légitime !

JMS

 

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Lettre à l'enfant qui dort

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Tu dors
quand, dans l'ombre, dansent tant de fantômes
et de mots à l'affût d'un regret qui te parle d'eux…

Ils parlaient…
Ils parlaient déjà d'exil
avec l'air grave de ceux qui savent
le poids des douleurs que les matins portent.

Ils parlaient de l'exil des Séfarades
et de cette grosse clef en fer forgé
que le grand-oncle Isaac nous montrait
comme le chemin d'une nostalgie perdue,
qu’il nous montrait, disant :
c'est celle de notre berceau à Tolède
c'est celle de notre vraie maison.
Clef que nul ne tournera plus,
clef mythique d'un bonheur
que l'Inquisition brisa des siècles auparavant.

Viendras-tu avec moi, clef en main,
Viendras-tu chercher avec moi
la maison qui va à cette clef ?

Non, toi tu dors…
Des siècles auparavant, déjà, ailleurs,
le passé s'était fardé du poids de mille nostalgies
que je traînerai dans des bagages millénaires
y ajoutant le poids de mon présent,
ne voulant rien jeter.

JMS

In le  roman "Le Vieil Homme disait" Éditions Chemins de Plume
et in : Lettre à l'enfant qui dort (2000) (épuisé)

 

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Mes clefs de sol

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Vagabond parmi les siècles,
passager des exils,
ne demande pas qui a volé tes clefs.
Résurgences de métal qui auraient troué tes poches,
elles sont là,
entre la blessure et les siècles,
encore visibles,
à se demander qui encore ailleurs pourraient les tourner
quand, inlassablement, mains de vent et de nuages perdus,
elles tournent dans ta mémoire.
Te rappelles-tu de l'odeur des ombres attachées,
des barbares qui te chassaient ?
Mémoire, sois infidèle à la douleur,
ouvre encore les joies de l'orange amère,
la complainte andalouse
et le chant des moineaux
sur les pas de ton enfanc
e.
JMS
  10/02/2023

 

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Sans vous

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Je vous avais rangés au rayon des visages aimés,
parmi les promesses du verbe et les utopies vitales.
Je m'accrochais aux jours meilleurs
et à un rêve oblitéré.
Encore je lisais l'espoir dans le marc du café
et la nuit apportait des étoiles.
Un pain de mai pleuvait dans les assiettes,
les poings fermés s'ouvraient aux mains tendues.
J'attendais, j’attendais,
j'attendais l'homme absolu,
l'homme promesse, frère de tous et de la vie.
Mais, à la Une,
les nouvelles d'hier frappent le papier,
les Pinochet nouveaux cognent l’avenir,
fracassent les lendemains.
La faim, le génocide et le désespoir
sont aux fêtes des croque-morts.
Mon attente n'attend plus,
elle 
s’étiole
comme crèvent les rêves d'un enfant affamé.
Visages perdus, promesses égarées,
je perds votre trace,
sans vous, je ne suis que ma cicatrice.

JMS 6/02/23

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Là où les nuits bavardent

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Là où les nuits bavardent,
l'insomnie des mémoires ouvre des douleurs d’azur,
parfois j'en exhume un pays qui croise mon enfance,
des ténèbres, déjà y agitent mes ombres,
qu'y fais-tu mon père quand je cherche la frontière ?
Je suis mon intime étranger,
je me regarde avec une inquiétude  familière,
je me reprends dans le miroir
répercuté par un écho d'images que je n'habite plus.
J'y sonde la parole désarticulée du silence,
les mensonges m’interrogent,
qu'ai-je dit des mots à dire et à vivre ?
Non, je n'ai rien dit, seul le poème a parlé,
mais habite-t-on le poème ?
Qui suis-je hors du poème ?
Je piétine une feuille blanche qui cherche sa source,
poussière et vide en sursis, j'habite l’instant.
Mais déjà, déjà, déjà,
je ne suis qu'un reflet de présent qui s’efface.

JMS 3/01/23

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À Mohammad Mehdi Karami

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

L'enclume du devenir a retenti
Trois fois ton nom a résonné
La mort compte ses fleurs
Je ne te montrerai pas la route des nuages
Là-bas, le rire des détroits pince le destin
D'une parole magique
Ta clameur brave l'abjection théocratique
Tes rêves se jouent de l'autodafé
Ta liberté insulte la soumission
Mohammad Mehdi Karami
J'aimerais déchirer ton linceul
En faire du papier musique
Étrangler l'ange complice
Jeter un chant de tolérance
En couvrir l'horizon
Mohammad
Tu es fils du vertige
À l'équarrissage de l'amour
Qui donc
T'avait promis
L'abondance du futur ?
Ils t'ont pris
Ont amputé ta mère
Ton nom
Tes mots ne sont que soupirs
Couteaux dans la frayeur des jours
Regarde Mohammad
On arase la promesse
Et toi tu pars dans ta robe de martyr
L'hydre des haines glapit
Tu as vingt-deux ans
Les temps continueront sans nous
Mais c'est nous qui bâtissons le futur

JMS

Samedi 7 janvier 2023, les autorités iraniennes ont indiqué avoir pendu
Mohammad Mehdi Karami

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Tardive et amicale réponse à André Chenet

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Tardive et amicale réponse à André Chenet que je remercie vivement pour ses mots et l'intelligence de l'article où il parle de mon texte "Je suis la frontière".

"Mourir pour des idées "? dis-tu. Oui, mourir sourire aux lèvres, une fleur ou une révolution dans la tête comme le fit Fortino Samano, j'aurais pu. Oui, j'y ai pensé par désespoir ou par colère, enfin disons dans la colère du désespoir. Depuis, si les passagers de la misère m'ont appris que toute révolte est légitime, les révolutions m'ont aussi appris que les révolutionnaires deviennent trop souvent pires que ceux qu'ils exècrent. Le vieux cheval que je suis, sait maintenant que la vengeance et la réciprocité haineuse nous rendent semblables à nos ennemis.

Aujourd'hui, si mon corps n'ignore pas mon âge, je n'en ai pas moins décidé de révoquer l'idée qu'il y a un temps pour la résignation et qu'il est de bon ton de croire que la sagesse seule est une posture acceptable. Contre toute idée reçue, il nous faut apprendre à exister jusqu'à la mort. Il nous faut vivre et nous battre pour des idées, cela m'est suffisant. Je crois que le mot vaut tous les fusils du monde. Mais soyons réalistes, cette attitude vaut seulement si la censure ne l'assassine pas et si, au travers de nos approches identitaires, nous-mêmes, par la lecture que l'on en fait, ne truquons pas l'information. C'est là le thème de mon prochain essai qui s'appellera "Nouveaux paramètres de la Conscience" (si j'arrive à l'achever !).

Dire l'amour ne suffit pas, il n'y a pas les autres et nous, il n'y a que des échos de nous-mêmes qui, comme nous, souffrent et aiment, même si, comme nous, ils peuvent être pervertis par ces identités cultuelles et culturelles qu'inconsciemment la plupart d'entre nous porte comme un drapeau et dont il est si difficile de se défaire. Voir en l'autre, l'Arabe, le Juif, le Rom, le Coco, ouvre l'irrationalité du regard, le préjugé subjectif subliminal. Apprendre à s'extraire de la catégorisation devrait être le programme premier de toute culture non pervertie par cette autosatisfaction qui fabrique des clowns, maîtres ou esclaves. La condition première du véritable regard sur l'autre, réside en la construction d'un altruisme nouveau qui ne soit pas seulement nourri de pitié, de compassion ou de jugement. Je n'ai pas de haine pour ceux qui ont massacré, torturé, tué les peuples et les nations du monde, mais je condamne ceux qui pour conforter leur hégémonie, leur ont enseigné la haine de l'autre et qui encore aujourd'hui s'acharnent ; les suprémacismes n'ont pas disparu ! Restons vigilants, réalistes et prudents.

Moi, le vieux cheval, je sais que je n'aurai pas assez d'une vie pour dire que l'autre, s'il n'est pas mon identique, n'en est pas moins mon frère, et que tous nos regards doivent réapprendre la tendresse dont se nourrit l'amour. André, comme tu le dis, nous devons sauver ce Titanic sur lequel nous sommes tous embarqués.

JMS

 

André Chenet publié dans la Voix des Autres le 13/01/2023

Un poème d'une importance capitale de Jean-Michel Sananès! A travers le poète passent toutes les frontières, immatérielles, qui nous empêchent de sortir de nous-mêmes, qui nous divisent, et parfois même nous brisent. Toute guerre n'est que le tampon officiel de la dictature impitoyable des forts contre les faibles désarmés, spoliés des lois naturelles et du bien commun... La justice se prostitue en procès innocentant, ou presque, les criminels à grande échelle internationale. “Le cri est noir” quand toute la mise en scène des pouvoirs absolus ne permet plus de respirer au grand vent du large, éradique jusqu'au droit imprescriptible de rêver. Les macchabées prospèrent, banques et industries d'armement, gouvernements vendus, actionnaires assassins protégés par la police des mœurs financières dévoyée depuis si longtemps. Mourir pour des idées ?

Il n'y a plus que des idéologies bâtardes se faisant passer pour du savoir-faire pragmatique, des certitudes certifiées par des médias croupions au casino de la vie détroussée. J'ai connu Jean-Michel bien avant qu'il publie un de mes livres. Nous n'étions pas d'accord sur certains sujets délicats mais au moins, il ne trichait pas et il nous a toujours été possible de nous “ENTENDRE” au-delà de nos divergences superflues. J'aime cet homme et ce poète acharné à lever les tabous qui interdisent les passages évidents d'une vérité à une autre. En tant que “petit éditeur” (Chemin de Plumes), il est de ceux que les croyances stupides ne font pas reculer et à un âge respectable, il nous convie au combat suprême pour que la “douceur de l'amour” triomphe au-delà de toute espérance. A mon avis, la vie n'est pas un programme car nous savons tous les échéances grotesques de ces projections politiques (sociaux-économiques) qui ne devraient être que des outils de mécanicien (ou ingénieurs) permettant de corriger nos défaillances intellectuelles d'êtres humains embarqués à titre de servants (rameurs) ou chefs de navigation dans ce Titanic qu'est devenu la civilisation occidentale entrée ces dernières décennies en phase de décomposition … “Aller plus loin, aller plus loin, aller plus loin,/ écrire, écrire, écrire,/ et dire l'amour, la joie, l'espérance./ La musique dépassera l'hiver” conclut le poète qui revient du futur.

André Chenet

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Présentation de 2 textes parus sur Francopolis.

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Je remercie la revue Francopolis et plus particulièrement la poétesse
Dana Shishmanian qui présente 2 textes de moi dont un  inédit ; 
à lire sur 
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Je suis la frontière

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Perdu dans l'opium des craquelures de l'absence,
je dérive dans les parenthèses du moi.
Je suis la frontière de mon nom,
j'arrime les vieilles palpitations de la Question,
je me cherche dans l'oblique des transparences,
je respire jusqu'aux déchirures du rire.
Des clowns se noient dans le jardin des larmes
là où, dans les eaux croupies, Monet faisait ses emplettes,
l'ombre du vacarme est un oubli qui m'efface.
Au crépuscule, pas besoin d'amulette, là-bas une gifle me réveillera,
mais l'instant court,
les mots coagulent, se désagrègent,
se font bruit, clameur, débordent.
J'ai peur des phrases brusquées, des onomatopées de la déraison,
le cri est noir,
s'y agitent les lieux communs d'un patrimoine cosmique.
Je viens du futur,
la mort, le bonheur, le futur, c'est où ?
Autour de moi la vie est une feuille d'automne
ciselée par les ailes d'un vent qui l'emporte.
L'errance des mots plein ciel, des gazouillis d'enfance,
enfonce des chemins de frayeurs tracées,
j'écris mes cicatrices et le doute
sur la peau, parchemin en quête d'avenir.
Les rides se maquillent et le rire cabre ses larmes,
j'avance à reculons dans le brouhaha,
je suis d'ailleurs,
je suis la frontière du vent, de la pluie, d'autrui.
Chacun porte sa douleur,
l'amour est une douceur,
vivre est un programme.
Aller plus loin, aller plus loin, aller plus loin,
écrire, écrire, écrire,
et dire l'amour, la joie, l'espérance.
La musique dépassera l'hiver.

JMS 12/01/23

 

Publié dans Textes de JMS

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