Mars est parti
Sans rien dire,
il y a moins d'une semaine,
mars est parti
avant même que n'arrivent les œufs de Pâques
me laissant encore bélier
sur un cadran astral.
Infidèle,
l'année m'a posé un lapin,
me revoilà, Cheval fou,
avec sur ma table, l'avenir,
ce gâteau courant vers sa fin
sous l'auréole de bougies.
La flamme de l'instant brûle en moi
comme une étincelle de bonheur
alors qu'une fuite de calendrier
m'arrache des cheveux et du temps
et que, dans l'in-dimension des ères
et les reliefs du silence
quelque chose murmure :
seule la vie à conscience du temps,
seule elle comptabilise les jours.
Cheval fou perdu au derby de l'extravagant
où le trot passe au pas,
rien n'affecte pourtant mon envie
de croire à l'impossible,
de me sentir partie de ce Tout
où le vent sidéral me porte et me dissout.
Je suis frère de la cellule, de l'atome et du rêve
dans ce champ où l'infini
invite à nous croire
vivants et éternels.
Merci au jour,
merci à ceux qui manquent
à ceux qui m'ont offert le voyage.
JMS