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Mars est parti

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Sans rien dire,
il y a moins d'une semaine,
mars est parti
avant même que n'arrivent les œufs de Pâques
me laissant encore bélier
sur un cadran astral.

Infidèle,
l'année m'a posé un lapin,
me revoilà, Cheval fou,
avec sur ma table, l'avenir,
ce gâteau courant vers sa fin
sous l'auréole de bougies.
La flamme de l'instant brûle en moi
comme une étincelle de bonheur
alors qu'une fuite de calendrier
m'arrache des cheveux et du temps
et que, dans l'in-dimension des ères
et les reliefs du silence
quelque chose murmure :
seule la vie à conscience du temps,
seule elle comptabilise les jours.
Cheval fou perdu au derby de l'extravagant
où le trot passe au pas,
rien n'affecte pourtant mon envie
de croire à l'impossible,
de me sentir partie de ce Tout
où le vent sidéral me porte et me dissout.

Je suis frère de la cellule, de l'atome et du rêve
dans ce champ où l'infini
invite à nous croire
vivants et éternels.
Merci au jour,
merci à ceux qui manquent
à ceux qui m'ont offert le voyage.

JMS

 

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Rendez-vous "Café Provence"

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

L'automne s'est assis à ma porte
et l'hiver est arrivé.
L'absence et le vide crépitent autour de l'égarement des jours,
le jardin se dépeuple,
c'est une neige de mots qui glisse dans un frisson d'oubli.
J'aurais tellement aimé que l'on se retrouve
ailleurs qu'en ce festoiement de nostalgies,
autour d'une de ces tables de bar
où l'alcool enivrait nos mots de promesses à la vie,
intraitables comme l'étaient nos utopies
quand à 20 ans le besoin de vivre haut faisait tonner le verbe.
Amis, je vous donne rendez-vous "Café Provence",
à l'heure des déraisons et du temps perdu.
Ressuscitez mes amis,
reconstruisons un monde plus vaste que nos déceptions,
toi qui parlais d'un monde sans travail et de robots qui trimeraient pour nous,
toi qui voulais réinventer un art non contrefait
où le génie ne serait pas provocation,
toi qui nous parlais de Krishnamurti et de nouvelle conscience,
et vous, vous qui frissonnez dans l'ombre des mémoires,
vous de l'au-delà de toutes les vies que j'ai eues,
de celles qui allaient d'échec en reconstruction,
de rêves en larmes, de désespoirs en euphories,
savez-vous qu'après avoir voulu en mourir,
à l'heure où viennent les enfants
j'ai trouvé le monde si beau
qu'avec ce qu'il me reste de vie
je voudrais rebâtir le futur
le repeupler de nous,
de nos doutes et de nos rêves.
Pas besoin d'architectes, de fils à plomb,
ensemble allons, à tort ou à raison,
sur cette passoire où le fil du temps s'écoule en nous emportant.
Peuple de ma mémoire,
je veux encore nourrir l'amour,
regarder les enfants et du profond de nos échecs
leur dire "votre tour est là".
Encore il faudra appeler le soleil
la révolution vit dans les cœurs,
aucun idéal n'est vain
quand on attend demain.
JM
S

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Les mots...

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

De pleins et de déliés,
de vides et d’idées,
petits puzzles de lettres
qui jouent et dansent dans ta tête,
les mots tu les crois à toi
mais dès qu'ils ont fait phrase,
dès qu'ils se croient nés d'un cri de papier,
ils sont comme des enfants
et ils appartiennent à l'œil qui les a lus,
à ceux qui les comprennent et qui les aiment !

JMS

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Comment se dire poète ...

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Fallait-il que je vous sache jongleurs d’iniquité
tenant le mauvais côté de la matraque
pour que ce cri résonne
éculant mon pacifisme pour souffler un vent de révolte !
Comment se dire poète 
quand le mot est devenu si mercantile
que le roman ne s'écrit plus pour être lu mais pour être vendu 
quand le libraire fait ses emplettes au hit-parade de l’odieux-visuel
quand l'âme humaine se distille en fraude 
parmi les blessures du poème et le silence du jour ?
 
Comment se dire poète 
quand au matin l'homme-misère 
se redresse pour défier le regard de l’exploiteur
quand le monde d'en haut
ignore la différence entre empathie et suffisance
quand l'indignation ne suffit plus 
et quand l'espoir ne retrouve plus sa route ?
 
Tournent tournent les presses à vérités apprêtées.
Le crime et le scandale font leur business
quand Versailles joue ses fastes 
sur délit de finance, paillettes et arrogance 
quand la République brade la vie du petit peuple 
offre des permis d'exploiter sans limite d’âge 
détruit le pacte républicain
réinvente le STO (Service du Travail obligatoire)
brandit l'étendard du CAC 40
 arme la loi des araignées et ses cordées de francs-tricheurs
qui au pas de Loi braquent un colt 49-3
et flinguent la démocratie !
 
Ne faut-il pas que la poésie hurle 
quand vous bannissez l'espoir ?
 
Qui d'entre vous parle de la violence de la rue
quand il n'enverrait jamais ses père et mère
à l'usine après 60 ans ?
Qui d'entre vous délaisserait 
ses dîners d’affaires pour porter un sac de ciment ?
Briser les dos 
ne vous inquiète pas plus que la faim des autres !
 
Messieurs d'en haut qui dites aimer la France
quand vous devriez aimer les Français
ayez peur quand le verbe saigne à cœur ouvert.
Le peuple d'en bas ne sait plus vivre à genoux
craignez le verbe quand la misère ouvre le poème 
craignez l'injustice quand elle peut être fatale.
JMS 25/03/2023

Publié dans JMS - A paraître

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Je voyage

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Venu de l'Infini
    je voyage dans le bagage de vivre
    j'y suis entré comme l'on tombe dans un livre
    je suis la virgule qui se cherche de ligne en ligne
    le point d'exclamation qui ferme la surprise de l'instant
    clôture la joie et la douleur inattendues
    le point de suspension sur une page à tourner
    l'accent aigu sur le cri
    le ô sur la larme
    le mot attendre à l’arrêt d’un train destination futur
    je suis la frayeur d’un livre
    marchant vers son point final.

JMS

 
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Hé Léo

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Hé Léo,
ton écharpe rouge, la portes-tu encore ?
J'ai froid et faim de mémoire,
de coups de gueule et de conscience.
Hé Camus, Aragon, Jara,
pourquoi tout ce raffut au squat des disparus ?
Que faites-vous aux embuscades de mon chemin
à me remonter des odeurs de marrons chauds,
prairie aux oiseaux - Jardin du Luxembourg - 1968
Paris, Santiago du Chili, agitent encore leurs ombres,
et vous, que faites-vous toujours debout
dans la brume et le ressac des coups de blues ?
Quand une douleur de jours blessés emballe l’espoir,
Camus et Neruda me tiennent par la main.
Avais-je besoin d'une mère,
d'un père pour me montrer le chemin ?
Si l'horizon est parfois si noir, parfois si clair,
et le chemin si précis,
c'est que vos mots me sont boussole
dans vos indestructibles permanences
En fantôme, je hante le lit de vos mémoires
Camus, Aragon, Jara…

Il est bien tard Léo,
Pépé et ton écharpe rouge
parfois me parlent,
le sais-tu ?

J'ai froid et faim de la mémoire des espérances,
des coups de gueule et des consciences,
je n'oublie rien,
à tant vous aimer
j'en ai sûrement grandi,
le savez-vous ?

JMS Texte inédit.

Texte publié par Dana Shishmanian dans la revue Francopolis

http://www.francopolis.net/salon2/J.M.Sananes-JanFev2023.html

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Dans le silence d'exister, te souviens-tu du premier "je t'aime" ?

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Dans le silence d'exister,
te souviens-tu du premier "je t'aime" ?

L'aile grandissante étire le silence et l'horizon,
je scrute, je fouille aux frontières du premier rire,
je cherche le mot encore non advenu
d'où a jailli le premier je t'aime.

Est-ce toi ma mère ?
Est-ce moi dans les pincements d'un cœur à la dérive ?

Est-ce d'un de ces pressoirs à désespoir
où la larme épand
l'élixir de sel qui agrandit l'âme
qu'apparaît cette vérité :
seule la bonté apaise l'avenir ?

J'ai lu la prière de l'oiseau,
celle des yeux de l'enfant
et celle du jour qui vient.

J'ai parcouru les griffures de vent
où se cachait la blessure
j'ai écouté la mémoire
grain de sable après grain de sable.

Dans la folie d'un rire,
il me faudra emplir le vide
il me faudra y forger
des lunes et des matins
à nourrir l'avenir
ou mourir du sommeil des mondes.

Dans le silence d'exister,
te souviens-tu, ma mère,
du jaillissement du premier je t'aime ?

JMS Texte inédit

Texte publié par Dana Shishmanian dans la revue Francopolis

http://www.francopolis.net/salon2/J.M.Sananes-JanFev2023.html 

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Jean-Michel Sananès sur Francopolis par Dana Shishmanian

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

 
 
Je remercie la revue Francopolis
et plus particulièrement la poétesse Dana Shishmanian
qui me présente

Dans le SALON DE LECTURE

Cliquez sur le lien ci-dessous pour la présentation complète

http://www.francopolis.net/salon2/J.M.Sananes-JanFev2023.html

Janvier-février 2023

Jean-Michel Sananès :

« quand il ne silence pas… il écrit ».

 

Dans le laboratoire du poète ou le labyrinthe partagé.

 

L’homme à cœur de chat.

Le 18 août 2021 sur CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Parmi les textes et dessins choisis par Dana Shishmanian deux inédits :

Cliquez sur le lien ci-dessous pour la présentation complète sur

Francopolis

http://www.francopolis.net/salon2/J.M.Sananes-JanFev2023.html

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Un jour d'équinoxe

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

La lune mourait, bousculée par de moutons vêtus de si épaisses toisons que, dans leurs errances célestes, sur leur passage, déjà ils avaient dévasté les étoiles et le firmament.

Au fracas du cosmos, entre un bing et un bang, un tintamarre phosphorescent qui, de la côte Ouest de la Grande Ourse jusqu'à la partie la plus septentrionale de la Galaxie des Songes, avait malmené mes insomnies.
La litanie des chiffres 22001-22002-22003, cessa… suffit l’inventaire des brouteurs de ciel ! Fini ! Je ne comptais plus les moutons, les laissant libres de partir à l'assaut des Trois Horizons, ignorant la lune mordorée qui, prenant ses quartiers, disparaissait, plongeant dans une profonde tristesse un océan qui, pour elle se mourait d'amour.

Pauvre océan qui, d'un bruissement de vague l'autre, lui disait : "Tu es si attirante que cela me fait marée". Mais, disant cela, il ne riait pas.
Il est vrai que nous étions à l'équinoxe et que l'océan lui-même, haussant les épaules, découvrait ses côtes, laissant apparaître le sable.
Et cela chahutait les marins qui devaient rester à quai cuver leur ivresse.
Ne comprenant rien à la douleur des poissons au soleil, moi je pleurais du rire imbécile de ceux qui, aux enterrements, attrapent toujours le fou rire.
Pourtant, l'heure où loge ma jeunesse s’éclipsait, tirée par les cheveux. Et oui, l'horloge s'agitait, laissant le vieux cheval galoper vers le Saut de l'Ange en ce bout de chemin qui mène à l’abîme, et dans lequel, un dernier matin, je pourrais bien m'abîmer !

Surfant sur l'incertain, après avoir lu trop livres sur la navigation en terres inconnues à bord d'un navire en carton, je me sentais piètre capitaine ! Et c'était bien cela qui me faisait peur ! Je n'ignorais rien de l'avenir promis à un escargot lâché dans un champ de coquelicots quand l'hiver rumine et que le ciel habillé de son blanc manteau, jette à terre sa peau de mouton après l'avoir pressurée jusqu'à la dernière larme.

Dans l'angoissante attente, certain d'être la Licorne oubliée sur le quai quand l'Arche de Noé lève l'ancre, j’errais triste dans les rues incertaines, comme mon chien lorsqu'il oublie l'espérance sous les griffes et les canines indociles du Doberman du voisin, un jour de colère.

En quel monde vit-on quand rêves et cauchemars sont en guerre et quand mes nuits sont si agitées ?

JMS - (Un jour d’équinoxe)

 

 

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Hommage à Jean-Marc La Frenière rendu par Francopolis et ses amis

Publié le par CHEVAL FOU (Jean-Michel Sananès)

Publié dans Informations

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